Une année 2024 très humide et globalement peu ensoleillée en France
L'une des années les plus humides depuis le début des relevés
L'année 2024 touche bientôt à sa fin après avoir été marquée par un temps particulièrement perturbé sur notre pays. En effet, les dégradations se sont succédées à un rythme effrénée jusqu'au mois d'octobre sur notre pays, la faute à un flux océanique dépressionnaire particulièrement récurrent et persistant durant la majorité de l'année.
Anomalie de pression en Europe sur la période du 1er janvier au 29 septembre 2024 - NOAA
Si les précipitations ont été globalement proches de la moyenne durant l'hiver le printemps fut exceptionnellement humide, se montrant d'ailleurs comme le plus arrosé depuis 2008 et le 4ème depuis le début des mesures en 1959.
C'est notamment durant le mois de mars que les pluies ont été les plus fréquentes et les plus fortes, celui-ci finissant avec une anomalie pluviométrique de +98% à l'échelle du pays !
Anomalies de précipitations en France pour le printemps 2024 – Météo-Villes
Après un été également proche des normales en terme de pluviométrie, l'automne 2024 fut de nouveau exceptionnellement humide, notamment les mois de septembre et octobre. Septembre 2024 fut par exemple le mois de septembre le plus arrosé en France depuis 25 ans avec une anomalie de +61% à l'échelle du pays.
En raison de ces périodes très humides successives certaines villes comme Clermont-Ferrand, Nice, Nancy, Paris, Blois ou encore Le Mans ont dépassé l’équivalent d’une année normale de pluie dès la fin du mois de septembre.
Cumuls de précipitions en France durant le mois de septembre 2024 – Météo-Villes
Le mois d'octobre fut également très humide à l'échelle du pays avec la survenue d'épisodes pluvieux parfois exceptionnels comme l'épisode cévenol du 15 au 18 octobre en Ardèche avec des cumuls de précipitations atteignant les 500mm en 24 et plus de 700mm en 48h, l'épisode le plus intense jamais observé sur ce département.
Ce n'est qu'à partir du début du mois de novembre que cette récurrence exceptionnellement humide et perturbée a enfin cessé avec la mise en place de conditions anticycloniques plus récurrentes et durables. Ainsi, si l'année 2024 était en passe de devenir la plus pluvieuse depuis le début des relevés en France à la fin du mois d'octobre, le temps plus sec s'étant imposé par la suite a empêché cette année de prendre la tête du classement. Néanmoins, 2024 restera parmi les 10 années les plus humides depuis le début des relevés météorologiques.
Classement des années les plus humides depuis 1959 en France – Météo-France
Un ensoleillement globalement faible
Forcément, avec autant d'humidité, l'ensoleillement fut loin d'être très important durant cette année 2024. Entre janvier et novembre, seuls deux mois ont en effet présenté un ensoleillement supérieur à la normale sur le pays, janvier et août.
Durant le reste de l'année, ce sont bien les nuages qui ont dominé, notamment sur la moitié Nord du pays où les journées pluvieuses ont le plus souvent alterné avec des journées dominées par la grisaille, principalement entre le printemps et l'automne. On se souvient par exemple de la première moitié du mois de novembre qui, malgré un temps sec, s'était montrée très nuageuse sur la moitié Nord où certains secteurs n'ont reçu qu'une poignée d'heures de soleil durant une quinzaine de jours voire aucune minute de soleil durant plus de dix jours sur Angers, Nantes ou Châteaudun par exemple.
Anomalies d'ensoleillement mensuelles en France entre janvier et novembre 2024 – Météo-Villes
En moyenne sur l'année, l'ensoleillement a ainsi atteint un déficit important à l'échelle de la France, situé autour des 10%, ce qui est proche de l'ensoleillement historiquement bas des années 1987, 1992, 1993 ou encore 1994.
De ce fait, l'année 2024 est l'année la moins ensoleillé que la France ait connu depuis près de trente ans et contraste fortement avec les années précédentes, notamment avec 2022 qui fut au contraire l'année la plus ensoleillée depuis 1950.
Anomalies annuelles d'ensoleillement en France depuis 1950 - Météo-France
Des températures moyennes élevées malgré une impression plus mitigée
Paradoxalement, ce temps exceptionnellement humide et peu ensoleillé s'est accompagné de températures moyennes encore élevées sur cette année 2024. La température moyenne annuelle provisoire est en effet de +14°C à l'échelle du pays, soit une anomalie de +1°C par rapport à la normale 1991-2020.
En effet, seul le mois de septembre 2024 a présenté une température moyenne mensuelle sous les normales 1991-2020. Le reste de l'année, les moyennes mensuelles ont toutes été supérieures aux moyennes, notamment en février où l'anomalie a atteint +3,5°C à l'échelle du pays, en faisant le deuxième mois de février le plus doux depuis un siècle.
Anomalies de températures mensuelles en France entre janvier et novembre 2024 – Météo-Villes
Malgré tout, l'impression générale fut loin d'être exceptionnellement douce ou chaude. Ceci est, d'une part, dû au manque d'ensoleillement particulièrement récurrent cette année et d'autre part au fait que le printemps et le début de l'été ont été marqués par des épisodes de fraîcheur plus ou moins marqués et successifs, ce qui contraste là encore avec les années précédentes où la douceur/chaleur s'était installée de façon précoce et durable dès la fin de l'hiver, perdurant jusqu'à l'automne.
Également « seulement » deux vagues de chaleur ont été observées durant l'été, ce qui semble une nouvelle-fois bien peu par rapport à ce que nous avons pu connaître ces dernières années. Néanmoins, malgré cette impression mitigée, on note que la barre des 40°C a été franchie à plusieurs reprises sur le Sud du pays avec jusqu'à 41,3°C à Cazaux (33) le 11 août.
Evolution des températures en France en 2024 – Météo-France
Ainsi, l'année 2024 devrait se classer parmi les 5 années les plus chaudes jamais relevées en France et ce malgré l'impression du grand public. À l’échelle planétaire, 2024 sera d'ailleurs quasi certainement l’année la plus chaude jamais enregistrée.